On trouve sur Internet de très nombreuses listes intitulées « Les 20 règles de… », « Le top 5 du… » ou « les 10 commandements pour… ». L’idée de résumer sa pensée en un nombre « arrondi » de préceptes (on voit rarement des listes de « top 9 » ou de « 17 règles » !) ne date pas d’hier… En ce congé pascal, l’envie m’a pris de revenir au document original, précurseur de toutes les listes, maintes fois copié, parodié et décliné : rien de moins que les 10 commandements, gravé du doigt de Yahvé sur les tablettes de Moise (le premier iPad ?). Reprenons ces commandements et voyons voir s’ils seraient toujours pertinents si ce brave barbu de Moise avait vécu à l’ère du 2.0 ?
10 – Tu ne convoiteras pas ce qui est à ton prochain
Ca commence mal : Déjà un premier commandement qui ne passe pas le test du Web 2.0… Le fameux bouton « like » de Facebook (qui fêtait sa première année d’existence cette semaine) n’est-il pas déjà une forme de convoitise ? Comment expliquer le succès de site tels que DuProprio ou Kijiji dont le modèle d’affaire est basé, justement, sur le fait de nous faire désirer un bien… qui précisément appartient à quelqu’un d’autre !
9 – Tu n’auras pas de désir impur volontaire
Deuxième échec : Si l’on en croit une récente étude réalisée par le site de rencontre en ligne OKCupid, les usagers de la plateforme de microblogage Twitter auraient tendance à se masturber plus souvent et à vivre des relations amoureuses plus courtes que le quidam (vous avez bien lu !). Ce qui m’a le plus étonné : l’étude a fait l’objet de TRÈS nombreux retweet au cours de la semaine !
J’attends donc sous peu l’étude prouvant que les Twitteux souffrent massivement de troubles auditifs…
8 – Tu ne mentiras pas…
Tout à fait à propos avec les médias sociaux! Vous vous absentez pour une urgence familiale ? Évitez de déclarer au même moment « la cave du resto XYZ est extraordinaire » sur votre mur Facebook… Le conseil peut paraitre évident, mais avec la quantité de contenu échangé par les Internautes, il n’est pas rare qu’une photo ou un statut se retourne contre sont auteur… qui se retrouve soudain mêlé dans ses menteries ! Il y a 18 mois, une employée d’IBM a vu les indemnités versées par son assureur pour une dépression, cesser brusquement après que des photos d’elle dans un party Chippendales lors d’un voyage au soleil aient circulées. Signe qu’elle n’avait pas que des « amis » sur Facebook, son profil était privé… et il a donc bien fallu que quelqu’un refile les fameuses photos à l’assureur. Anecdote typique des USA ? Pas du tout : la demoiselle résidait à Bromont !
7 – Tu ne voleras pas
Absolument… Petit rappel à ce sujet : même si les Saintes Écritures parlent de maisons, de brebis , de vaches, de lait et de beurre, le concept s’applique également (et surtout) aux idées. Rien de plus agaçant que de voir un statut Facebook particulièrement original… pour la troisième fois et sans que l’auteur initial ne soit nommé ! Méfiez-vous : L’enfer est probablement peuplé d’adeptes impénitents du « copier-coller »…
6 – Tu ne commettras pas d’adultère
Commandement particulièrement juste à l’ère du 2.0, car il y a fort à parier que la faute ne restera pas impunie. Le site Révèle les cocus, mis en ligne au cours des derniers jours, compte déjà plus de 4 200 dénonciations « 100% anonymes » . Le principe est simple : on entre l’adresse du (de la) cocu(e) et les circonstances de la tromperie et voilà le cocu révélé (et sa blonde/chum dans l’eau chaude !). On peut même ajouter le nom de la maîtresse ou de l’amant. Haaaa… les progrès du Web collaboratif n’ont donc pas de limite ? Personnellement j’aurais nommé le service « QuickyLeaks » mais ses auteurs ne semblent pas y avoir pensé.
Les maris et épouses cocufiées peuvent néanmoins se consoler : l’American Academy of Matrimonial Lawyers (AAML) annonçait récemment que Facebook est devenu la plus importante source de preuve électronique dans les cas de divorce au États-Unis. Comme le dit elle-même l’AAML dans son communiqué officiel : A picture may be worth… big bucks ! On n’en doute pas une seconde…
5 – Tu ne tueras pas
Voilà un commandement qui a plutôt mal vieillit… À l’époque de Moise, il semble qu’il était assez courant de liquider un concurrent, un amant (le site nommé précédemment aurait pris tout son sens) ou tout simplement un empêcheur de tourner en rond. Dans une société civile telle que la nôtre ces liquidation définitives n’ont plus cours que très exceptionnellement. Ceci dit, la règle pourrait se décliner de la manière suivante sur les médias sociaux : « tu ne menaceras pas de tuer » ! Récemment, un certain @JeffSabres (Jean-François Champagne de son vrai nom) l’a appris à ses dépends. Son activité favorite : insulter et menacer d’autres utilisateurs de Twitter (en particulier des vedettes québécoises). Arrêté par le SPVM il a été accusé de harcèlement et de menace de mort.
4 – Tu honoreras ton père et ta mère
Un peu vieillot mais pas complètement inopportun pour autant… Ce pourrait même être une première règle à suivre sur Facebook : Tu honoreras ton père et ta mère en ne passant pas pour un maudit fou avec des photos inappropriées ou tes statuts déplacés ! Pour ceux qui veulent pousser l’hommage un peu plus loin, de très nombreux médias sociaux vous permette de faire un arbre généalogique complet pour honorer vos origines. Les meilleurs fistons et fillettes pourront même publier un article sur papa ou maman dans Wikipedia. Je vous suggère alors le portail thématique « histoire/époque contemporaine »… toujours bon à placer dans une conversation.
3 – Tu sanctifieras le jour du Seigneur…
Pas sûr… Le dimanche est une journée parfaite pour faire un peu de ménage dans ses abonnés twitter (en particuliers les comptes inactifs et les robots… par nature peu enclins à la conversation !). Vous pouvez également prendre quelques minutes pour faire le tour des personnes rencontrées pendant la semaine précédente et les ajouter à vos contacts Linkedin. Et quel meilleur moment pour visionner tous ces vidéos YouTube que vous n’avez pas regardé au bureau… votre employeur en sera sans doute très reconnaissant.
2 – Tu ne prononceras le nom de Dieu qu’avec respect
Encore mieux : tu ne prononceras pas le nom de Dieu du tout ! La religion, comme le sexe ou la politique, ont toujours divisé les hommes de bonne volonté. Voilà une excellente raison, selon moi, de les aborder le plus rarement possible dans des écrits 2.0 Voilà! C’est dit… Je n’en parle plus… mais vous pouvez toujours consulter le pertinent article de Michelle Blanc sur le sujet.
1 – Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout
Mark Zuckerberg ???